« You would not believe your eyes If ten million fireflies Lit up the world as I fell asleep ♪ » ; BreakJe n'avais jamais vécu cette sensation avant aujourd'hui.  C'est comme si je ne connaissais plus rien de moi.  J'étais une étrangère à mes propres yeux.  Lorsque mes pas se dessinaient un chemin, j'avais, depuis mon arrivée ici, l'improbable impression que mes traces de sabots restaient imprégnés dans le sol.  Comme si la terre voulait se souvenir de mon passage ou comme si je lui ordonnais de se remémorer ma visite.  J'avais la sensation que les feuillus me saluaient et que  les fleurs me créaient un sentier pour que mon déplacement entre leur pétales s'effectue avec un plus grande facilité.  La terre semblait m'obéir.  Je crois bien devenir folle.  Tous les éléments de ce territoire parraissaient soumis à quelque chose.  Toutes les forces de la nature agissaient avec une certaine retenue, exactement comme si toutes ses choses habituellement libres attendaient impatiament un ordre pour s'executer aussitôt.  Je secouai l'encolure dans tous les sens pour tenter de ramener mon esprit à la raison.  Mon raisonnement des dernières minutes était totalement incensé.  Tous mes repères étaient brisés.  Malgré tous mes soucis, je ne pouvais pas ignorer le fait que cette forêt ne détenait probablement aucun égal.  L'atmosphère qui y régnait était tout simplement féérique.  Des petites boules de lumières flottaient dans les airs, se laissant bercer par la douce brise.  Au bout de quelques temps je compris ; ces billes luminantes n'étaient d'autre que de magnifiques petites lucioles.  Sous ce spectacle etincellant, je retrouvais mon regard d'enfant.  C'est avec des yeux rayonnant que j'observais ces insectes brillants de milles feux réaliser le premier acte de leur symphonie ckatoyante.

Break trottinait gaiement dans le bois, alors que la nuit tombait doucement. Une chanson en tête, l'entier sifflotait avec joie, la tête haute, la queue en panache. Parfois même, il effectuait quelques pas de piaffé, l'encolure recourbée, totalement dans sa bulle, guidé par le rythme de la musique qui trottait dans son esprit jeune empli de liberté, de fougue et d'énergie.

- Palapapapa ~ ♪

Claquant de la langue, le mâle se retrouva face à une jument couleur crème, alors qu'il faisait un tour sur lui même. Surpris de la voir et surtout, honteux de la situation dans laquelle, elle l'avait vu, lui Break, maître du feu, beau gosse de son royaume et fier combattant, il recula de quelques pas en s'éclaircissant la gorge.

Oh mon dieu ... Oh mon dieu ... Et maintenant que devait-il faire ? Se faire voir comme ça, par une jument ? Dansant au beau milieu du bois sur une musique que seul lui entendait ? Oh mon diiiieu !!

- Euuh ... Bonsoir, demoiselle.

Break leva les yeux sur elle et les reposa un peu plus loin, tournant la tête, honteux. Des lucioles vinrent lui titiller les oreilles et l'une d'entre elles tournait autour de son visage. Apparemment, les bestioles à lumière l'aimaient bien. Quoi de plus normal que d'attirer les lucioles pour un maître du feu ? Break abaissa ses oreilles vers sa croupe.
Le tableau était bien beau ... Il venait de se faire surprendre en train de danser et de chanter devant une jument inconnue et maintenant des dizaines de lucioles se mettaient à le draguer ... Quelle soirée !

Cette situation était définitivement très amusante. Et dire que je me trouvais ridicule à observer avec admiration des petites insectes lumineux, cet étalon battait des records ! Je ne pue m'empêcher d'étouffer un petit rire en entendant sa voix produire le rythme d'une chanson qui m'était inconnue. Il accompagna même sa petite mélodie de quelques pas de danse qui me firent s'esclaffer de plus belle. Le pauvre sembla bien mal à l'aise lorsqu'il prit conscience du fait que quelqu'un avait assister à sa représentation. Il bafouilla une salutation et je m'empressai de lui répondre pour atténuer le sentiment de malaise qu'il devait probablement ressentir. - Bonjour ! Dite donc vous avez tout un sens du rythme ! - Oups, Cette réplique a totalement échappée au contrôle de mon esprit ... Le ridicule de la situation me fit ricaner de plus belle. Je me confondis alors en excuse pour un tel comportement qui n'était pas très polie, mais que voulez vous ? - Pardonnez moi, je suis Grace - J'avais tout de même réussit à reprendre un certain sérieux qui m'avait échappé pendant quelques secondes. Je lui souris amicalement pour tenter de rétablir un climat chaleureux entre nous.