Sujet: c o n q u e s t . o f . s p a c e | keïross Sam 28 Juil - 11:50
■ c o n q u e s t . o f . s p a c e
Cela faisait plusieurs jours, peut-être même plus qu'elle ne le pensait, qu'elle n'avait croisé d'autres équidés. Vivant sa petite vie, sans chercher le moindre contact quelconque et sans se cacher non plus de la vue des autres. La blessure de sa croupe avait complètement guérie, plus de démarche boiteuse et plus de douleurs. Seule une cicatrice peu esthétique brillait sur sa peau. Elle ne possédait en rien l'apparence d'une jument magnifique et élégante. Diverses cicatrices témoignaient de son temps passé à survivre, ses crins étaient rarement brillants et soyeux, souvent emmêlés et poussiéreux. Sa robe d'un noir prononcé peinait à faire ressortir de joli reflets, étant toujours couverte de terre ou de vase malodorante. La couleur de ses yeux quant à eux, donnait à un son regard un certain malaise qui se ressentait chez les autres. Elle n'était ni magnifique, ni décidée à vouloir améliorer son apparence. Seules ses allures étaient ponctuées d'élégance et de légèreté.
Ses muscles roulaient sous sa robe d'ébène. Le regard rivé sur le soleil couchant et un sourire perché sur ses lèvres bicolores, elle trottait d'une allure vive et gracieuse. Au beau milieu de la vallée des Menhirs sacrés et à la vue de tous elle entamait une course contre un couché de soleil aux couleurs roses et orangées. Lorsqu'enfin le bas du soleil toucha l'horizon, la jument d'un bond léger se lança au galop. Ses sabots effleurant le sol avec légèreté, l'on se demandait même si elle touchait vraiment le sol. Le grondement sourd de son allure effrénée témoignait pour nous. Elle accélérait l'allure, le sourire toujours visible sur son visage, ses yeux clairs ne quittant pas le soleil du regard. Parallèle au couchant, elle galopait au rythme des ombres et s'étendaient sur la vallée. Sautant les obstacles de pierre, évitant les menhirs, elle continua ainsi jusqu'à ce que les ombres avalent les terres en leur entier. Le soleil disparu et le ciel s'assombrit doucement d'une encre violet et bleue. Delliah ralentit la cadence et finit par passer au trot, pour enfin s'arrêter. Son regard se leva sur la voute céleste qui venait tout juste d'apparaitre. Le nez vers le ciel, elle inspira profondément, fermant les yeux alors qu'une brise soufflait dans ses crins sales.
Une goute, puis deux. Enfin une troisième, froide et pleine de vie. Une fine pluie se mit à tomber sous ce ciel dégagé. La pluie. La jument inspira une nouvelle fois, emplissant ses poumons de cette odeur de fraiche humidité. Elle aimait la pluie plus que tout autre temps. Et parmi cette odeur de pluie, une autre fragrance. Musquée, familière. Elle rouvrit ses yeux glacés, et scruta les alentours. Il était là à plusieurs mètres d'elle. Était-il là depuis le début ou venait-il tout juste d'arriver ?
Dernière édition par Delliah le Dim 29 Juil - 14:15, édité 1 fois
Crönn Admin
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Sujet: Re: c o n q u e s t . o f . s p a c e | keïross Sam 28 Juil - 20:46
Les jours s'écoulaient à une allure folle, et ile ne fut donc pas surpris de voir le crépuscule peindre le jour de ses couleurs chatoyantes. Chaque instant passé à regarder le ciel, était un art libre et sauvage, que l'on voyait se mouver avec une fausse lenteur. Les pupilles noires de l'être qui observait cette décadence reflétaient la silhouette aveuglante du Soleil qui tombait peu à peu pour laisser place à la Dame Lune. C'était un spectacle d'une beauté comme on en voit souvent lors des crépuscules, mais d'une spiritualité rare que l'on ne rencontre qu'en de tels lieux. Cela était loin d'être la première fois que le silver arpentait la vallée des Menhirs sacrés, il y trouvait le temps de prendre du recul sur tous les évènements, un recul spirituel et plus affûté que lorsqu'il aurait pu se sentir trop en danger ou trop en sécurité. Il s'était momentanément arrêté, là où la vue semblait la plus dégagée pour observer cette larme éblouissante glisser dans les cieux. Parfois il se prêtait à croire en toute rêverie que cette magnifique étoile n'était que de l'Eau Feu. Après tout, chacun ses désirs et ses croyances? A chacun son élément et ses interprétations. Mais de toutes les lueurs du ciel, aucune n'égalera celle de la Mère Lune, il en était certain. Elle trônait dans une magie incroyable, offrant une lueur argenté sur le monde, un nouveau regard sur ce qui vous entoure. Elle serait là, ce soir, surement, et elle ne tarderait pas : le soleil finissait enfin par plonger l'univers dans un manteau de pénombre. Il sourit à l'idée que la Reine apparaitrait.
Mais des bruits de martèlements de sabots se firent entendre plus au loin, se rapprochant à une vitesse importante. Ses oreilles pivotèrent ainsi que son regard, avide de curiosité. Même si les plus gros menhirs pouvaient atteindre plus de trois mètres de hauteurs la plupart ne dépassaient pas le mètre cinquante, laissant alors aux terriens qui s'y promenaient d'observer les alentours avec plus de facilité qu'il n'est nécessaire. La source de ces bruits fini par avoir une silhouette, équine, féminine, une silhouette que le Maître aurait reconnu entre toutes. Elle semblait finalement achever sa course, loin, bien loin de là où il se tenait. Il ne su dire s'il était ravi de la revoir ou s'il en était dérangé. A vrai dire, cela le dérangeait lus car il ne savait ce qu'elle penserait bien qu'il s'était fait une petite idée à ce sujet ; chacune de leur rencontre avait tourné au vinaigre par leur divergence, mais étrangement le destin les réunissait de nouveau, pour encore se séparer. Serait-ce encore un mauvais jeu du sort? Il soupire un bref instant, constatant que la nuit ne serait peut-être pas aussi paisible que ce qu'il aurait pu imaginer, ou du moins, une partie de la nuit. Il observait sa silhouette au loin, quand des fines gouttelettes d'Eau commencèrent par tomber, les unes après les autres, puis en paires et par petits groupes. Un frisson lui parcouru l’échine, savourant ce contact qui lui avait tant manqué depuis ces derniers jours. Un fin sourire apparaissant sur ses lèvres noirs.
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Sujet: Re: c o n q u e s t . o f . s p a c e | keïross Sam 28 Juil - 22:05
Elle aurait pu rester ici, à bonne distance et sous la pluie avec les étoiles comme compagnie. Et ce pendant des heures. Elle se fichait pas mal de la fraicheur de l'eau sur sa peau, du contact des gouttes qui -chaque fois- faisaient frissonner tout son être, d'attraper froid, d'avoir des crampes ou d'être seule. Elle aimait tout autant la pluie que la nuit. Scruter les étoiles, penser à ses ancêtres qui d'après ses parents sont ici dans cette voute céleste, savourer la pluie et les parfums divers et variés qu'offrait l'humidité. Le tout sous l'étroite surveille de la Lune. Delliah voyait en la Lune une compagnie et une protection. Car elle était présente durant la période la plus sombre d'une journée et qu'elle ne disparait pas lorsque vous osez vous reposer. Elle vous berce et vous observe quand vous vous abandonnez à Morphée. Elle a un rôle peut-être plus important que le soleil même. Du moins, c'était l'avis de la jument. Et contrairement au soleil, la lune n'agressait pas les yeux clairs de la jument. La nuit était donc le moment préféré de la jument. Et la Lune fièrement entourée par les étoiles, éclairait la vallée, baignant les deux équidés de sa lueur argentée, fraiche mais protectrice.
La belle ne bougeait pas. Les gouttes d'eau glissait sur sa robe, gouttait du bout de ses crins. Pour des êtres de l'eau, une pluie était égal à une renaissance. Sentir toute cette eau tomber du ciel, l'entendre atteindre la surface dans une mélodie envoutante et sentir la vie émaner d'elle. Un frisson parcouru la jument. Elle venait de lever les yeux vers la Lune et semblait songeuse pendant un instant. L'on aurait su dire si elle allait se décider à aller voir le Maitre du Royaume ou si elle allait tout simplement reprendre sa route comme à chaque fois qu'ils purent se croiser. Elle semblait questionner le ciel, en quête d'un avis quant à sa décision. Elle semblait peu enclin à venir le voir, entamer une conversation et finir par faire hausser le ton comme à chacun de leurs échanges. Était-elle capable d'oublier un instant son jugement ? D'oublier qu'il était Maitre et de ne venir s'adresser qu'à l'étalon qu'il était.
Son hésitation dura un court instant, elle reposa son regard sur lui, souffla doucement et finit par prendre sa décision. Sans prendre la peine de s'ébrouer, elle se dirigea vers le silver en quelques foulées de galop. D'un petit galop soutenu et léger. La belle s'arrêta à bonne distance à peine essoufflée. La pluie tombait toujours, silencieuse et immatérielle. Seul le contact de ses gouttes sur soi, nous rappelait sa présence. Les yeux de la jument semblaient de la même couleur que la Lune. La robe sombre des deux chevaux héritait des reflets argentés de l'astre céleste. « Puis-je me joindre à vous ? » Sa voix se glissant avec aisance, sans troubler l’atmosphère paisible des lieux. J'espère, cette fois, ne pas vous quitter sur une note fâcheuse.
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Sujet: Re: c o n q u e s t . o f . s p a c e | keïross Lun 30 Juil - 18:44
Il sentis son hésitation, elle était aussi palpable que la sienne mais le Maître de cilla pas un seul instant. Dans ses mots elle ne semblait être rancunière quant au dernier échange qu'ils avaient eu dans le Refuge aux Larmes de Poséidon, aussi houleux que les précédents. Mais les façades cachent bien la vérité, souvent, parfois, toujours, le silver en était la preuve vivante et sa propre affirmation.
Faites donc...
« Si tel est votre souhait, chère Delliah... »
Sa voix n'avait aucune intonation mauvaise, et il ne faisait écho à aucune de leur rencontre précédente. Il continuait d'observer au loin, les dernières lueurs du soleil. Leur sombre robe paraissait ténébreuse à présent, et l'argent de la Lune envahissait le moindre recoin d'une touche de fantaisie. Le spectacle semblait le happer de toute part, savourant de ses yeux la beauté inégalable, goûtant à la saveur si subtile de la spiritualité de ce lieu si authentique. Il songea un instant qu'il avait beaucoup de questions pour Delliah, beaucoup de choses à expliquer également, beaucoup de choses à connaître mais qu'il n'avait toujours pas élever la voix pour les lui transmettre. Au fond de lui il sentait que ce désir de savoir rugissait, mais que sa raison apaisait cette faim insatiable. Chaque fois qu'il avait voulu gratter au delà de la carapace de la jument, il s'était heurté à plus dur encore, et après avoir tenté à plusieurs reprises il ne savait par où commencer ni sur quel pied danser. Mais quitte à ne savoir comment jouer, autant être soi-même, et justement le Maître ne chercha pas à trouver une autre manière d'aborder son vie personnelle car lui, dans son mensonge, ne saurait donner la réplique.
Ses yeux noirs cerclés de bleu glissèrent des cieux vers la demoiselle. Remarquant -de son humble avis- qu'elle semblait aussi intéressée par l'extravagante magnificence du lieu. Il eu un léger sourire en coin, mais ce fut tout, un regard dans les yeux de cette ombre comme il s'était permis de lui faire comprendre quelques jours et semaines plus tôt, cette ombre qui n'en était pas vraiment une mais qui vivait tout comme.
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Sujet: Re: c o n q u e s t . o f . s p a c e | keïross